ENQUETE OUVERTE RESIDENCES DE TOURISME
ADIPPV :: L'actualité du groupe PVCP dans la PRESSE :: Quand la presse s'intéresse aux propriétaires
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Résidences de tourisme : derrière le rêve…
Résidences de tourisme : derrière le rêve…
LE MONDE | 15.07.2014 à 14h40 | Tatiana Kalouguine
La résidence de tourisme fait toujours rêver les épargnants. Sur les 150 000 investisseurs que compte ce marché, 85 % sont des particuliers. Sur le papier, ce placement, qui consiste à acheter un appartement dans une résidence pour le louer à des vacanciers, est attractif.
Tout d’abord, il permet d’investir dans la pierre en bénéficiant d’un double avantage fiscal : une réduction d’impôt sur le revenu grâce aux régimes du logement meublé non professionnel (LMNP) et du dispositif Censi-Bouvard, ainsi qu’une exonération de TVA lors de l’acquisition. Ensuite, le particulier n’a rien à gérer. L’exploitant se charge de trouver les locataires et de lui reverser des loyers garantis par bail commercial.
Fort de ces arguments, promoteurs et exploitants ne manquent pas de projets. Des Menuires (Savoie) à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) en passant par Beauval (Loir-et-Cher), des dizaines de nouvelles résidences sont mises sur le marché.
Sans oublier Village Nature, le « plus gros projet de resort touristique d’Europe » qui s’apprête à sortir de terre à quelques kilomètres du parc Eurodisney, dans les forêts de Ferrières et de Crécy. Murs végétalisés, jardins suspendus, géothermie… de la résidence écolo grand luxe, qui sera commercialisée au prix fort – 5 200 euros/m2 – par Pierre et Vacances-Center Parcs (PVCP).
Un marché en croissance
Nombre de résidencesNombre d'appartements
IMAGES
NOMBRE DE RESIDENCES
NOMBRE D'APPARTEMENTS
Séduisant ? A voir, car la réalité est parfois moins idyllique. Premier piège : la garantie de loyer. « Cette promesse est un élément décisif de la vente », souligne l’avocat fiscaliste Paul Duvaux. Or ce n’en est pas vraiment une.
En témoignent les affaires Resitel et Soderev, deux exploitants du groupe Lagrange qui, placés en procédure de sauvegarde judiciaire, ont obtenu de milliers de propriétaires des baisses de loyer significatives pour poursuivre leur activité.
« La garantie est un terme qu’il ne faut plus employer », admet Pierre Margeridon, le président du Syndicat national des résidences de tourisme. En fait, si le loyer n’est pas renégocié durant le bail, il l’est souvent au renouvellement. Ainsi, 40 % des investisseurs chez Pierre et Vacances ont vu leurs revenus locatifs révisés au bout de neuf ans, dans des proportions allant de 10 % à… 70 %.
COÛTS DES TRAVAUX
« Nos loyers étaient indexés sur le coût de la construction, qui a pris 40 % en dix ans là où l’inflation a pris 20 %. Ce modèle économique n’était pas tenable », explique Dominique Menigault, directeur général adjoint de Pierre et Vacances. Désormais, les loyers du groupe sont indexés sur l’indice des loyers plafonné à 2 % par an.
Autre point à surveiller : le coût des travaux fixé lors du renouvellement du bail, qui peut atteindre deux années de loyer. « Attention, si ce n’est pas spécifié dans le bail, ils sont à la charge du propriétaire », précise Paul Duvaux. Au Village Nature de Pierre et Vacances, ils peuvent atteindre 6 % du prix d’achat, soit près d’une année de loyer. « Les propriétaires sont informés et ne sont donc pas surpris, précise Dominique Menigault. Malgré cela, la rentabilité de nos résidences reste supérieure à celle de l’immobilier moyen. »
Avant de se lancer, mieux vaut enfin avoir conscience que sortir d’un tel investissement n’est pas aisé. Le bail commercial permet, en effet, au locataire (en l’occurrence l’exploitant) de réclamer une indemnité d’éviction si le propriétaire lui donne congé, même au terme du bail. En 2010, la société SMAS Tourisme avait réclamé 100 000 euros d’indemnité à chaque propriétaire de la résidence Port-Marine de Sainte-Maxime…
REDRESSEMENT FISCAL
De surcroît, l’exonération de TVA n’est réellement acquise qu’au bout de vingt ans. Si vous cédez votre bien avant, vous risquez d’être redressé par le fisc. C’est ce qui est arrivé à Eric Vanpoucke. En 2009, il préfère vendre au terme d’un bail de neuf ans, plutôt que d’accepter les nouvelles conditions de Pierre et Vacances : une baisse de loyer de 33 %.
Redressé de plus de 14 000 euros au titre des années de TVA encore dues, il attaque Pierre et Vacances en raison des « modifications substantielles apportées à l’économie globale du montage financier ». En février 2013, le tribunal de grande instance de Paris reconnaît « une faute dans l’exécution contractuelle » et condamne l’exploitant à rembourser cette somme au plaignant. Une première. Pierre et Vacances a fait appel.
Pour « sortir », la meilleure solution consiste à mettre en vente son bien, assorti du bail commercial, sur le marché secondaire, en prenant garde que les intermédiaires ne se montrent pas trop gourmands sur les frais.
Tatiana Kalouguine
Journaliste au Monde
Source ; http://www.lemonde.fr/argent/article/2014/07/15/residences-de-tourisme-derriere-le-reve_4456066_1657007.html
LE MONDE | 15.07.2014 à 14h40 | Tatiana Kalouguine
La résidence de tourisme fait toujours rêver les épargnants. Sur les 150 000 investisseurs que compte ce marché, 85 % sont des particuliers. Sur le papier, ce placement, qui consiste à acheter un appartement dans une résidence pour le louer à des vacanciers, est attractif.
Tout d’abord, il permet d’investir dans la pierre en bénéficiant d’un double avantage fiscal : une réduction d’impôt sur le revenu grâce aux régimes du logement meublé non professionnel (LMNP) et du dispositif Censi-Bouvard, ainsi qu’une exonération de TVA lors de l’acquisition. Ensuite, le particulier n’a rien à gérer. L’exploitant se charge de trouver les locataires et de lui reverser des loyers garantis par bail commercial.
Fort de ces arguments, promoteurs et exploitants ne manquent pas de projets. Des Menuires (Savoie) à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) en passant par Beauval (Loir-et-Cher), des dizaines de nouvelles résidences sont mises sur le marché.
Sans oublier Village Nature, le « plus gros projet de resort touristique d’Europe » qui s’apprête à sortir de terre à quelques kilomètres du parc Eurodisney, dans les forêts de Ferrières et de Crécy. Murs végétalisés, jardins suspendus, géothermie… de la résidence écolo grand luxe, qui sera commercialisée au prix fort – 5 200 euros/m2 – par Pierre et Vacances-Center Parcs (PVCP).
Un marché en croissance
Nombre de résidencesNombre d'appartements
IMAGES
NOMBRE DE RESIDENCES
NOMBRE D'APPARTEMENTS
Séduisant ? A voir, car la réalité est parfois moins idyllique. Premier piège : la garantie de loyer. « Cette promesse est un élément décisif de la vente », souligne l’avocat fiscaliste Paul Duvaux. Or ce n’en est pas vraiment une.
En témoignent les affaires Resitel et Soderev, deux exploitants du groupe Lagrange qui, placés en procédure de sauvegarde judiciaire, ont obtenu de milliers de propriétaires des baisses de loyer significatives pour poursuivre leur activité.
« La garantie est un terme qu’il ne faut plus employer », admet Pierre Margeridon, le président du Syndicat national des résidences de tourisme. En fait, si le loyer n’est pas renégocié durant le bail, il l’est souvent au renouvellement. Ainsi, 40 % des investisseurs chez Pierre et Vacances ont vu leurs revenus locatifs révisés au bout de neuf ans, dans des proportions allant de 10 % à… 70 %.
COÛTS DES TRAVAUX
« Nos loyers étaient indexés sur le coût de la construction, qui a pris 40 % en dix ans là où l’inflation a pris 20 %. Ce modèle économique n’était pas tenable », explique Dominique Menigault, directeur général adjoint de Pierre et Vacances. Désormais, les loyers du groupe sont indexés sur l’indice des loyers plafonné à 2 % par an.
Autre point à surveiller : le coût des travaux fixé lors du renouvellement du bail, qui peut atteindre deux années de loyer. « Attention, si ce n’est pas spécifié dans le bail, ils sont à la charge du propriétaire », précise Paul Duvaux. Au Village Nature de Pierre et Vacances, ils peuvent atteindre 6 % du prix d’achat, soit près d’une année de loyer. « Les propriétaires sont informés et ne sont donc pas surpris, précise Dominique Menigault. Malgré cela, la rentabilité de nos résidences reste supérieure à celle de l’immobilier moyen. »
Avant de se lancer, mieux vaut enfin avoir conscience que sortir d’un tel investissement n’est pas aisé. Le bail commercial permet, en effet, au locataire (en l’occurrence l’exploitant) de réclamer une indemnité d’éviction si le propriétaire lui donne congé, même au terme du bail. En 2010, la société SMAS Tourisme avait réclamé 100 000 euros d’indemnité à chaque propriétaire de la résidence Port-Marine de Sainte-Maxime…
REDRESSEMENT FISCAL
De surcroît, l’exonération de TVA n’est réellement acquise qu’au bout de vingt ans. Si vous cédez votre bien avant, vous risquez d’être redressé par le fisc. C’est ce qui est arrivé à Eric Vanpoucke. En 2009, il préfère vendre au terme d’un bail de neuf ans, plutôt que d’accepter les nouvelles conditions de Pierre et Vacances : une baisse de loyer de 33 %.
Redressé de plus de 14 000 euros au titre des années de TVA encore dues, il attaque Pierre et Vacances en raison des « modifications substantielles apportées à l’économie globale du montage financier ». En février 2013, le tribunal de grande instance de Paris reconnaît « une faute dans l’exécution contractuelle » et condamne l’exploitant à rembourser cette somme au plaignant. Une première. Pierre et Vacances a fait appel.
Pour « sortir », la meilleure solution consiste à mettre en vente son bien, assorti du bail commercial, sur le marché secondaire, en prenant garde que les intermédiaires ne se montrent pas trop gourmands sur les frais.
Tatiana Kalouguine
Journaliste au Monde
Source ; http://www.lemonde.fr/argent/article/2014/07/15/residences-de-tourisme-derriere-le-reve_4456066_1657007.html
Chaous- Messages : 298
Date d'inscription : 10/02/2013
Haro sur le terme "loyer garanti"
“La garantie de loyer est un terme qu’il ne faut plus employer”
juin 17, 2014
Pierre Margeridon, le nouveau président du Syndicat national des résidences de tourisme (SNRT), revient avec nous sur les difficultés rencontrées par les propriétaires chez Lagrange ou MMV. Il nous confie réfléchir actuellement à la création d’une nouvelle garantie sur les loyers avec des compagnies d’assurances.
Enquête ouverte : Les résidences de tourisme c’est un parc de 775.000 lits en France d’une valeur de 36 milliards d’euros financé à 85% par l’épargne privée. Combien y a t-il d’investisseurs privés?
Pierre Margeridon : Le secteur compte 188.000 appartements dont une partie vendus en bloc. On peut estimer qu’il y a environ 150.000 investisseurs au total.
Il y a eu des faillites retentissantes qui ont mis des milliers d’investisseurs sur la paille ces dernières années. Ces problèmes sont-ils derrière nous?
Je pense que oui. La zone de revitalisation rurale (ZRR, dans la Loi Demessine) a été un sujet délicat. Il est certain qu’il y a eu de mauvais emplacements qui ont été mis dans le circuit. Mais attention, une opération se fait avec un promoteur et avec un gestionnaire. A partir du moment où on aura des accords précis entre gestionnaires et promoteur, avec un bilan de promotion et un bilan d’exploitation, on aura beaucoup moins de problèmes à la sortie. Il est certain que si le promoteur a un pouvoir plus important que le gestionnaire, c’est lui qui peut avancer plus et demander des rentabilités trop importantes. Ca peut-être l’inverse : si le gestionnaire est important, le promoteur peut faire une mauvaise affaire. L’équilibre est extrêmement difficile à trouver, mais indispensable. Et il faut une totale transparence entre eux.
On promettait à l’épargnant des rendements pouvant aller jusqu’à 8% par an il y a huit ans. Quel est le taux de rendement moyen désormais?
Pour les investisseurs le taux est différent aujourd’hui. Il y a quelques années on était sur du 5%, voire du 6%. Ces taux sont redescendus entre 3,5% et 4%, au maximum.
Ce sont les chiffres des plaquettes publicitaires. Dans la réalité des coûts cachés viennent souvent grever ce rendement. Par exemple, Pierre et Vacances annonce des travaux à la charge du propriétaire pouvant aller jusqu’à 6% du montant investi en fin du bail soit plus d’un an de loyer. Est-ce une pratique vouée à se généraliser?
Chaque société a sa façon de faire. Pierre et Vacance est parti sur ce principe. Mais à partir du moment où il est annoncé au départ, cela me paraît suffisamment clair. Le problème vient du fait que le propriétaire n’est pas complètement averti, bien que dans tous les baux commerciaux il est dit que le gestionnaire doit effectuer l’entretien courant, mais pas la remise à neuf. Ca, je ne l’ai lu nulle part.
A l’avenir, ne faudrait-il pas calculer un rendement réel effectif pour l’investisseur après déduction des travaux facturés ou des baisses de loyers imposées, qui sont de plus en plus courants?
Il ne faut pas mélanger les choses. Le gestionnaire pendant le bail commercial se doit d’entretenir les parties communes et privatives de façon à conserver les appartements en bon état locatif. A partir de là, ce n’est pas au gestionnaire de tout remettre à neuf à la fin du bail de neuf ou onze ans. Ce n’est pas quelque chose qu’il peut prévoir dans son compte d’exploitation. Il nous semble donc assez logique qu’à la fin du bail le propriétaire participe à la remise en état de son appartement. C’est d’ailleurs souvent un sujet d’incompréhension avec l’investisseur, qui remonte au départ, au moment de la vente.
Il est certain que les commercialisateurs n’insistent pas trop sur ces points au moment de la signature…
Ce sont les vendeurs. Il y a de gros réseaux de vente qui font un travail important. Leur façon de vendre, chacun l’apprécie à sa manière.
Comment améliorer l’information des investisseurs?
Nous voulons faire de la pédagogie au niveau de nos adhérents afin qu’ils soient plus clairs vis-à-vis des propriétaires. Pierre & Vacances s’est engagé de la bonne façon en annonçant ce qu’il y aura à payer à la sortie du bail. Chez Mer & Golf (promoteur-exploitant dirigé par Pierre Margeridon, NDLR) par exemple, le gestionnaire participe aux frais de remise en état en partenariat avec le gestionnaire.
Comment se fait-il que la plupart des investisseurs ignorent que leur bail sera renouvelé automatiquement et qu’il ne pourront donc pas jouir de la pleine propriété de leur bien, sauf à verser une indemnité d’éviction?
Un bail commercial c’est un bail commercial. Automatiquement il est soumis à indemnité, et nul n’est censé ignorer la loi. Mais il est vrai que l’acheteur n’est pas toujours au courant. Nous avons d’ailleurs l’intention de rédiger une charte pour que les propriétaires sachent ce qu’ils achètent, leurs obligations éventuelles en fin de bail en matière de travaux, les indemnités de sortie.
Si vous jouez sur la transparence sur les travaux en fin de bail et les indemnités pour obtenir la pleine propriété du bien, croyez-vous que les produits se vendront aussi bien?
Il est faux de dire qu’on ne peut jamais sortir du bail. Nous avons des propriétaires qui ont demandé à récupérer leurs appartements à la fin du bail. Ils ont accepté de payer une indemnité modérée, et ça ne les a pas empêchés l’année suivante de revenir vers nous et de faire des mandats de gestion.
Que pensez-vous des gestionnaires qui cèdent les baux d’une ou plusieurs résidences à une autre gestionnaire sans en informer les propriétaires?
Dans tous les commerces un gestionnaire peut céder son bail. Maintenant, un gestionnaire qui cède reste responsable du bail, il doit assurer la continuité de ses engagements.
Ca n’a pas été le cas entre Rhode Tourisme et Quiétude en 2006, ni entre Proméo et MMV plus récemment
Nous connaissons parfaitement ces situations que vous citez. Mais aujourd’hui, malgré tout, on estime qu’il n’y a eu que 3 000 les cas à problèmes sur un total de 150.000 propriétaires.
Tout dépend des problèmes pris en compte. Si l’on compte les investisseurs de Soderev, Resitel, Proméo-MMV, Quiétude, Rhode Tourisme, Transmontagne, Mona Lisa etc… on peut tripler ce chiffre non?
Non je n’irai pas jusque-là. Il y a, c’est vrai, des cas où le renouvellement de bail donne lieu à un ajustement de loyer. Ce sont les ajustement de l’indice du coût de la construction (ICC, sur lesquels sont indexés les loyers des résidences de tourisme, NDLR) depuis dix ans qui nous ont amené à des augmentations excessives des loyers. Ensuite, comme d’autres industries, on n’est pas à l’abri des gens indélicats. Certaines sociétés comme Quiétude ont fait n’importe quoi, mais il ne faut pas faire une généralité.
Ce qui irrite les investisseurs c’est le sentiment qu’ils soient invités à éponger les pertes quand leurs sociétés gestionnaires engrangent les profits. Je ne fait que citer des propriétaires…
Il ne faut pas caricaturer. On ne peut pas expliquer 40% d’augmentation de loyers en raison de la flambée des indices Insee. Il est normal, à la fin du bail, d’avoir un réajustement et de rediscuter le bail. Ce qui n’est pas normal c’est de le faire en cours de bail.
Que diriez-vous aux dirigeants de MMV qui ont exigé des baisses de loyers en cours de bail et dont certains propriétaires sont menacés d’éviction s’ils refusent?
Je ne suis pas en contact directement avec MMV. Nous allons essayer de contacter les associations pour essayer d’être un intermédiaire. Je dis bien “essayer” car un syndicat ne se mêle pas normalement de politique des entreprises.
Que pensez-vous des exploitants qui renégocient les loyers, alors que leurs baux annonçaient des “loyers garantis”? N’est-ce pas une forme de tromperie?
La garantie est un terme qu’il ne faut plus employer. Aujourd’hui il ne s’agit que d’une garantie “maison”, de la société qui exploite. Ce n’est pas une garantie bancaire, elle vaut ce qu’elle vaut. Je suis d’ailleurs en train de travailler sur ce sujet important. J’ai contacté de gros assureurs pour être en mesure de proposer à nos adhérent des solutions et qu’ils puissent offrir cette garantie. Ce n’est pas facile à mettre en place mais ce pourrait être la solution au problème
Le Groupe Lagrange a placé deux de ses filiales en sauvegarde judiciaire et réclamé ensuite des baisse de loyers très importantes aux propriétaires. Est-ce une pratique acceptable dans votre syndicat?
C’est un pratique qui nous gène, je le dis sincèrement. Mais je crois savoir que Lagrange a résolu beaucoup de ses problèmes.
Lagrange a certainement subi la crise. Chaque société a sa propre politique, nous n’avons pas à intervenir si ce n’est en donnant des indications, des conseils, faire parfois l’intermédiaire entre les bailleurs et le gestionnaire. On ne peut pas aller plus loin.
Lagrange est-il vraiment un groupe en crise? Certes les filiales françaises sont très déficitaires, mais la maison-mère, Traveland Resort basée aux Pays-Bas, est prospère.
Chacun est libre de mener sa propre politique. Je ne peux pas juger la philosophie et la déontologie de chaque chef d’entreprise. Ce que nous souhaitons c’est d’abord qu’il n’y ait pas de problème en cours de bail.
Comprenez-vous que certains propriétaires de Lagrange soient furieux contre ce groupe et l’accusent d’éponger ses pertes alors qu’il réalise des bénéfices à l’étranger?
J’entends ce que vous dites et je le comprends. Mais nous ne pouvons pas nous substituer à une société qui a tout pouvoir chez elle. J’ai compris qu’ils ont résolu toute une série de problèmes.
Pour résumer, nous sommes en présence d’un produit immobilier vendu avec un bail commercial signé par un exploitant qui promet des loyers garantis mais qui en réalité peut les baisser quand bon lui semble. Dans ces conditions n’est-ce pas un peu plus risqué qu’un investissement dans la pierre?
Pas du tout, il s’agit bien d’un investissement dans la pierre. Le bail c’est la gestion du bien.
Il y a quand même une grande part de risque dans cet investissement, puisque vous envisagez de recourir à des assurances?
Dans quel investissement n’a t-on pas recours à une assurance? Dans un acte commercial tout le monde prend un mini-risque naturellement, sinon ce n’est pas du commerce.
La résidence de tourisme c’est un produit formidable à la base : il a su s’adapter, il talonne aujourd’hui l’hôtellerie en nombre de lits. Mais nous n’avons pas les yeux fermés. C’est vrai il y a quelques failles dans la chaîne, mais il ne faut pas les exagérer. Les problèmes ne concernent qu’entre 3 et 4% des investisseurs. Et nous allons tenter d’y remédier.
La résidence de tourisme est donc toujours un placement de bon père de famille ?
Oui. Je fais ce métier depuis 25 ans. Chez Mer & Golf nous avons 1200 propriétaires payés chaque trimestre rubis sur l’ongle et à chaque nouvelle résidence il y a toute une série de propriétaires qui achètent chez nous immédiatement, ce qui me fait tout de suite avancer dans ma promotion.
C’est un des meilleurs placements qui existe à mon sens, à partir du moment où vous avez un bon emplacement et un gestionnaire qui fait bien son métier. L’acheteur ne doit pas acheter les yeux fermés : il faut qu’il se déplace pour visiter, qu’il se renseigne sur la société de gestion. On est dans une catégorie assez largement supérieure au logement traditionnel.
Les appartements en résidence de tourisme s’apprécient-il dans les mêmes proportions que les appartements “traditionnels”?
A l’échelle de mon groupe Mer & Golf nous proposons en permanence une série de logements à la vente et je peux vous dire qu’ils se vendent strictement au cours du marché depuis leur construction. Leur appréciation est même très bonne puisque tous les appartements que nos propriétaires veulent mettre en vente se revendent très bien par notre intermédiaire.
Comment se passe la revente en cours de bail?
Lorsque vous revendez à un investisseur cela fonctionne très bien : il y a une rentabilité immédiate, donc pas de carence locative. On revend parfaitement bien l’appartement avec le bail. Bien entendu il n’y a pas d’indemnité de désistement, pas de TVA puisque celle-ci est lissée. C’est une vente très simple à réalisée et nous le faisons sans problème. Certes on ne peut pas nier qu’il y a des problèmes, mais la plupart du temps cela se passe très bien.
De nombreux députés et sénateurs, et même un proche conseiller de François Hollande, ont souhaité que se termine le dispositif Censi-Bouvard (de défiscalisation, NDLR). Pensez-vous que le secteur survivrait à sa disparition?
C’est une question d’égalité. Nous ne sommes déjà pas spécialement favorisés avec une défiscalisation à 11% par rapport au Duflot qui est à 18%, je ne vois pourquoi le dispositif Censi-Bouvard devrait disparaître, alors qu’il fonctionne et génère beaucoup plus d’emploi que le logement traditionnel. Cette défiscalisation Censi-Bouvard coure jusqu’à fin 2015, après on verra.
Les dernières statistiques du secteur des résidences de tourisme (source SNRT) : [image]
Propos recueillis par Tatiana Kalouguine
Source : http://www.enqueteouverte.info/residencesdetourisme/2014/06/17/la-garantie-de-loyer-est-un-terme-quil-ne-faut-plus-employer/
juin 17, 2014
Pierre Margeridon, le nouveau président du Syndicat national des résidences de tourisme (SNRT), revient avec nous sur les difficultés rencontrées par les propriétaires chez Lagrange ou MMV. Il nous confie réfléchir actuellement à la création d’une nouvelle garantie sur les loyers avec des compagnies d’assurances.
Enquête ouverte : Les résidences de tourisme c’est un parc de 775.000 lits en France d’une valeur de 36 milliards d’euros financé à 85% par l’épargne privée. Combien y a t-il d’investisseurs privés?
Pierre Margeridon : Le secteur compte 188.000 appartements dont une partie vendus en bloc. On peut estimer qu’il y a environ 150.000 investisseurs au total.
Il y a eu des faillites retentissantes qui ont mis des milliers d’investisseurs sur la paille ces dernières années. Ces problèmes sont-ils derrière nous?
Je pense que oui. La zone de revitalisation rurale (ZRR, dans la Loi Demessine) a été un sujet délicat. Il est certain qu’il y a eu de mauvais emplacements qui ont été mis dans le circuit. Mais attention, une opération se fait avec un promoteur et avec un gestionnaire. A partir du moment où on aura des accords précis entre gestionnaires et promoteur, avec un bilan de promotion et un bilan d’exploitation, on aura beaucoup moins de problèmes à la sortie. Il est certain que si le promoteur a un pouvoir plus important que le gestionnaire, c’est lui qui peut avancer plus et demander des rentabilités trop importantes. Ca peut-être l’inverse : si le gestionnaire est important, le promoteur peut faire une mauvaise affaire. L’équilibre est extrêmement difficile à trouver, mais indispensable. Et il faut une totale transparence entre eux.
On promettait à l’épargnant des rendements pouvant aller jusqu’à 8% par an il y a huit ans. Quel est le taux de rendement moyen désormais?
Pour les investisseurs le taux est différent aujourd’hui. Il y a quelques années on était sur du 5%, voire du 6%. Ces taux sont redescendus entre 3,5% et 4%, au maximum.
Ce sont les chiffres des plaquettes publicitaires. Dans la réalité des coûts cachés viennent souvent grever ce rendement. Par exemple, Pierre et Vacances annonce des travaux à la charge du propriétaire pouvant aller jusqu’à 6% du montant investi en fin du bail soit plus d’un an de loyer. Est-ce une pratique vouée à se généraliser?
Chaque société a sa façon de faire. Pierre et Vacance est parti sur ce principe. Mais à partir du moment où il est annoncé au départ, cela me paraît suffisamment clair. Le problème vient du fait que le propriétaire n’est pas complètement averti, bien que dans tous les baux commerciaux il est dit que le gestionnaire doit effectuer l’entretien courant, mais pas la remise à neuf. Ca, je ne l’ai lu nulle part.
A l’avenir, ne faudrait-il pas calculer un rendement réel effectif pour l’investisseur après déduction des travaux facturés ou des baisses de loyers imposées, qui sont de plus en plus courants?
Il ne faut pas mélanger les choses. Le gestionnaire pendant le bail commercial se doit d’entretenir les parties communes et privatives de façon à conserver les appartements en bon état locatif. A partir de là, ce n’est pas au gestionnaire de tout remettre à neuf à la fin du bail de neuf ou onze ans. Ce n’est pas quelque chose qu’il peut prévoir dans son compte d’exploitation. Il nous semble donc assez logique qu’à la fin du bail le propriétaire participe à la remise en état de son appartement. C’est d’ailleurs souvent un sujet d’incompréhension avec l’investisseur, qui remonte au départ, au moment de la vente.
Il est certain que les commercialisateurs n’insistent pas trop sur ces points au moment de la signature…
Ce sont les vendeurs. Il y a de gros réseaux de vente qui font un travail important. Leur façon de vendre, chacun l’apprécie à sa manière.
Comment améliorer l’information des investisseurs?
Nous voulons faire de la pédagogie au niveau de nos adhérents afin qu’ils soient plus clairs vis-à-vis des propriétaires. Pierre & Vacances s’est engagé de la bonne façon en annonçant ce qu’il y aura à payer à la sortie du bail. Chez Mer & Golf (promoteur-exploitant dirigé par Pierre Margeridon, NDLR) par exemple, le gestionnaire participe aux frais de remise en état en partenariat avec le gestionnaire.
Comment se fait-il que la plupart des investisseurs ignorent que leur bail sera renouvelé automatiquement et qu’il ne pourront donc pas jouir de la pleine propriété de leur bien, sauf à verser une indemnité d’éviction?
Un bail commercial c’est un bail commercial. Automatiquement il est soumis à indemnité, et nul n’est censé ignorer la loi. Mais il est vrai que l’acheteur n’est pas toujours au courant. Nous avons d’ailleurs l’intention de rédiger une charte pour que les propriétaires sachent ce qu’ils achètent, leurs obligations éventuelles en fin de bail en matière de travaux, les indemnités de sortie.
Si vous jouez sur la transparence sur les travaux en fin de bail et les indemnités pour obtenir la pleine propriété du bien, croyez-vous que les produits se vendront aussi bien?
Il est faux de dire qu’on ne peut jamais sortir du bail. Nous avons des propriétaires qui ont demandé à récupérer leurs appartements à la fin du bail. Ils ont accepté de payer une indemnité modérée, et ça ne les a pas empêchés l’année suivante de revenir vers nous et de faire des mandats de gestion.
Que pensez-vous des gestionnaires qui cèdent les baux d’une ou plusieurs résidences à une autre gestionnaire sans en informer les propriétaires?
Dans tous les commerces un gestionnaire peut céder son bail. Maintenant, un gestionnaire qui cède reste responsable du bail, il doit assurer la continuité de ses engagements.
Ca n’a pas été le cas entre Rhode Tourisme et Quiétude en 2006, ni entre Proméo et MMV plus récemment
Nous connaissons parfaitement ces situations que vous citez. Mais aujourd’hui, malgré tout, on estime qu’il n’y a eu que 3 000 les cas à problèmes sur un total de 150.000 propriétaires.
Tout dépend des problèmes pris en compte. Si l’on compte les investisseurs de Soderev, Resitel, Proméo-MMV, Quiétude, Rhode Tourisme, Transmontagne, Mona Lisa etc… on peut tripler ce chiffre non?
Non je n’irai pas jusque-là. Il y a, c’est vrai, des cas où le renouvellement de bail donne lieu à un ajustement de loyer. Ce sont les ajustement de l’indice du coût de la construction (ICC, sur lesquels sont indexés les loyers des résidences de tourisme, NDLR) depuis dix ans qui nous ont amené à des augmentations excessives des loyers. Ensuite, comme d’autres industries, on n’est pas à l’abri des gens indélicats. Certaines sociétés comme Quiétude ont fait n’importe quoi, mais il ne faut pas faire une généralité.
Ce qui irrite les investisseurs c’est le sentiment qu’ils soient invités à éponger les pertes quand leurs sociétés gestionnaires engrangent les profits. Je ne fait que citer des propriétaires…
Il ne faut pas caricaturer. On ne peut pas expliquer 40% d’augmentation de loyers en raison de la flambée des indices Insee. Il est normal, à la fin du bail, d’avoir un réajustement et de rediscuter le bail. Ce qui n’est pas normal c’est de le faire en cours de bail.
Que diriez-vous aux dirigeants de MMV qui ont exigé des baisses de loyers en cours de bail et dont certains propriétaires sont menacés d’éviction s’ils refusent?
Je ne suis pas en contact directement avec MMV. Nous allons essayer de contacter les associations pour essayer d’être un intermédiaire. Je dis bien “essayer” car un syndicat ne se mêle pas normalement de politique des entreprises.
Que pensez-vous des exploitants qui renégocient les loyers, alors que leurs baux annonçaient des “loyers garantis”? N’est-ce pas une forme de tromperie?
La garantie est un terme qu’il ne faut plus employer. Aujourd’hui il ne s’agit que d’une garantie “maison”, de la société qui exploite. Ce n’est pas une garantie bancaire, elle vaut ce qu’elle vaut. Je suis d’ailleurs en train de travailler sur ce sujet important. J’ai contacté de gros assureurs pour être en mesure de proposer à nos adhérent des solutions et qu’ils puissent offrir cette garantie. Ce n’est pas facile à mettre en place mais ce pourrait être la solution au problème
Le Groupe Lagrange a placé deux de ses filiales en sauvegarde judiciaire et réclamé ensuite des baisse de loyers très importantes aux propriétaires. Est-ce une pratique acceptable dans votre syndicat?
C’est un pratique qui nous gène, je le dis sincèrement. Mais je crois savoir que Lagrange a résolu beaucoup de ses problèmes.
Lagrange a certainement subi la crise. Chaque société a sa propre politique, nous n’avons pas à intervenir si ce n’est en donnant des indications, des conseils, faire parfois l’intermédiaire entre les bailleurs et le gestionnaire. On ne peut pas aller plus loin.
Lagrange est-il vraiment un groupe en crise? Certes les filiales françaises sont très déficitaires, mais la maison-mère, Traveland Resort basée aux Pays-Bas, est prospère.
Chacun est libre de mener sa propre politique. Je ne peux pas juger la philosophie et la déontologie de chaque chef d’entreprise. Ce que nous souhaitons c’est d’abord qu’il n’y ait pas de problème en cours de bail.
Comprenez-vous que certains propriétaires de Lagrange soient furieux contre ce groupe et l’accusent d’éponger ses pertes alors qu’il réalise des bénéfices à l’étranger?
J’entends ce que vous dites et je le comprends. Mais nous ne pouvons pas nous substituer à une société qui a tout pouvoir chez elle. J’ai compris qu’ils ont résolu toute une série de problèmes.
Pour résumer, nous sommes en présence d’un produit immobilier vendu avec un bail commercial signé par un exploitant qui promet des loyers garantis mais qui en réalité peut les baisser quand bon lui semble. Dans ces conditions n’est-ce pas un peu plus risqué qu’un investissement dans la pierre?
Pas du tout, il s’agit bien d’un investissement dans la pierre. Le bail c’est la gestion du bien.
Il y a quand même une grande part de risque dans cet investissement, puisque vous envisagez de recourir à des assurances?
Dans quel investissement n’a t-on pas recours à une assurance? Dans un acte commercial tout le monde prend un mini-risque naturellement, sinon ce n’est pas du commerce.
La résidence de tourisme c’est un produit formidable à la base : il a su s’adapter, il talonne aujourd’hui l’hôtellerie en nombre de lits. Mais nous n’avons pas les yeux fermés. C’est vrai il y a quelques failles dans la chaîne, mais il ne faut pas les exagérer. Les problèmes ne concernent qu’entre 3 et 4% des investisseurs. Et nous allons tenter d’y remédier.
La résidence de tourisme est donc toujours un placement de bon père de famille ?
Oui. Je fais ce métier depuis 25 ans. Chez Mer & Golf nous avons 1200 propriétaires payés chaque trimestre rubis sur l’ongle et à chaque nouvelle résidence il y a toute une série de propriétaires qui achètent chez nous immédiatement, ce qui me fait tout de suite avancer dans ma promotion.
C’est un des meilleurs placements qui existe à mon sens, à partir du moment où vous avez un bon emplacement et un gestionnaire qui fait bien son métier. L’acheteur ne doit pas acheter les yeux fermés : il faut qu’il se déplace pour visiter, qu’il se renseigne sur la société de gestion. On est dans une catégorie assez largement supérieure au logement traditionnel.
Les appartements en résidence de tourisme s’apprécient-il dans les mêmes proportions que les appartements “traditionnels”?
A l’échelle de mon groupe Mer & Golf nous proposons en permanence une série de logements à la vente et je peux vous dire qu’ils se vendent strictement au cours du marché depuis leur construction. Leur appréciation est même très bonne puisque tous les appartements que nos propriétaires veulent mettre en vente se revendent très bien par notre intermédiaire.
Comment se passe la revente en cours de bail?
Lorsque vous revendez à un investisseur cela fonctionne très bien : il y a une rentabilité immédiate, donc pas de carence locative. On revend parfaitement bien l’appartement avec le bail. Bien entendu il n’y a pas d’indemnité de désistement, pas de TVA puisque celle-ci est lissée. C’est une vente très simple à réalisée et nous le faisons sans problème. Certes on ne peut pas nier qu’il y a des problèmes, mais la plupart du temps cela se passe très bien.
De nombreux députés et sénateurs, et même un proche conseiller de François Hollande, ont souhaité que se termine le dispositif Censi-Bouvard (de défiscalisation, NDLR). Pensez-vous que le secteur survivrait à sa disparition?
C’est une question d’égalité. Nous ne sommes déjà pas spécialement favorisés avec une défiscalisation à 11% par rapport au Duflot qui est à 18%, je ne vois pourquoi le dispositif Censi-Bouvard devrait disparaître, alors qu’il fonctionne et génère beaucoup plus d’emploi que le logement traditionnel. Cette défiscalisation Censi-Bouvard coure jusqu’à fin 2015, après on verra.
Les dernières statistiques du secteur des résidences de tourisme (source SNRT) : [image]
Propos recueillis par Tatiana Kalouguine
Source : http://www.enqueteouverte.info/residencesdetourisme/2014/06/17/la-garantie-de-loyer-est-un-terme-quil-ne-faut-plus-employer/
Chaous- Messages : 298
Date d'inscription : 10/02/2013
Mai2013 - Députés et Sénateurs
Voir les liens sur notre forum ; https://adippv.forums-actifs.com/t150-gouvernement-immobilier#894
Députés et sénateurs en appellent au gouvernement
mai 31, 2013
Ils avaient reçu des dizaines de courriers de propriétaires en résidences de tourisme. Depuis le mois d’octobre, neuf députés et un sénateur se sont adressés à la ministre du tourisme, Sylvia Pïnel, et de son ministre de tutelle, Pierre Moscovici, via des questions écrites.
Dans leurs réponses, plutôt élusives, les ministres conseillent aux propriétaires floués de se tourner vers la justice. Seule annonce officielle, le lancement d’une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Cliquez sur les points pour accéder aux questions écrites : voir lien en tête de cet article ou source de page plus bas.
Dernière minute !
Réponse le 4 juin 2013 du ministre de l’économie et des finances Pierre Moscovici à une question écrite du député socialiste Jean Launay (Lot)
Celui-ci détaille :
“Nombre de gestionnaires peu scrupuleux ont vendu des appartements, vantant des «investissements sûrs et d’avenir» mais n’assurent pas la bonne gestion des locations par la suite : aucune promotion pour la commercialisation des locations, mauvais entretien des locaux, retards voire non-versement des loyers, pressions abusives pour signature d’avenants entraînant des baisses substantielles des loyers, etc. L’exploitation de nombreuses résidences de tourisme par de tels opérateurs s’est rapidement trouvée déficitaire, entraînant même des liquidations judiciaires. Dans certains cas, la défaillance du gestionnaire peut aller jusqu’à entraîner la perte du statut de résidence de tourisme, obligeant les propriétaires à rembourser la TVA et autres avantages de la défiscalisation. Par ailleurs, aucune possibilité n’est donnée aux investisseurs de pouvoir se retirer et revendre leur bien.”
Réponse du ministre :
(…) si les propriétaires parviennent à conclure un contrat avec un nouveau gestionnaire fournissant des prestations d’hébergement répondant aux conditions fixées par le a du 4° de l’article 261 D du CGI, aucune régularisation de la TVA déduite « en amont » ne sera exigible.
Réponse le 4 juin 2013 du ministre de l’économie et des finances Pierre Moscovici à une question écrite de la députée écologiste Michèle Bonneton (Isère).
Celle-ci demande si le gouvernement est “prêt à publier une évaluation des dispositifs de défiscalisation immobilière afin d’en cerner le coût et les avantages pour l’économie française et s’il envisage pour défendre les investisseurs, d’encadrer les pratiques des promoteurs, banques et gestionnaires de parc intervenant dans les montages de défiscalisation”.
Le ministre rappelle le coup de rabot donné à la loi Demessine dans la loi de finances 2011 et l’obligation faite aux exploitants de communiquer sur les frais d’éviction. Il ajoute la réponse standard, à savoir que :
“(…) la jurisprudence de la Cour de cassation permet, dans certaines situations caractérisant un manquement par les professionnels concernés à leur obligation d’information et de conseil à l’égard des clients auxquels ils ont vendu un bien immobilier locatif afin de leur permettre de bénéficier d’un avantage fiscal, d’agir en responsabilité contre les personnes concernées en vue d’obtenir réparation du préjudice subi, notamment à raison de la perte de l’avantage fiscal.”
Des réactions? Des informations complémentaires? Vous pouvez réagir en commentaire ou via notre formulaire de contact.
——Auteur de l’article : Tatiana Kalouguine
Source : http://www.enqueteouverte.info/residencesdetourisme/2013/05/31/deputes-et-senateurs-en-appellent-au-gouvernement-la-reponse-de-la-ministre-sylvia-pinel/
Députés et sénateurs en appellent au gouvernement
mai 31, 2013
Ils avaient reçu des dizaines de courriers de propriétaires en résidences de tourisme. Depuis le mois d’octobre, neuf députés et un sénateur se sont adressés à la ministre du tourisme, Sylvia Pïnel, et de son ministre de tutelle, Pierre Moscovici, via des questions écrites.
Dans leurs réponses, plutôt élusives, les ministres conseillent aux propriétaires floués de se tourner vers la justice. Seule annonce officielle, le lancement d’une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Cliquez sur les points pour accéder aux questions écrites : voir lien en tête de cet article ou source de page plus bas.
Dernière minute !
Réponse le 4 juin 2013 du ministre de l’économie et des finances Pierre Moscovici à une question écrite du député socialiste Jean Launay (Lot)
Celui-ci détaille :
“Nombre de gestionnaires peu scrupuleux ont vendu des appartements, vantant des «investissements sûrs et d’avenir» mais n’assurent pas la bonne gestion des locations par la suite : aucune promotion pour la commercialisation des locations, mauvais entretien des locaux, retards voire non-versement des loyers, pressions abusives pour signature d’avenants entraînant des baisses substantielles des loyers, etc. L’exploitation de nombreuses résidences de tourisme par de tels opérateurs s’est rapidement trouvée déficitaire, entraînant même des liquidations judiciaires. Dans certains cas, la défaillance du gestionnaire peut aller jusqu’à entraîner la perte du statut de résidence de tourisme, obligeant les propriétaires à rembourser la TVA et autres avantages de la défiscalisation. Par ailleurs, aucune possibilité n’est donnée aux investisseurs de pouvoir se retirer et revendre leur bien.”
Réponse du ministre :
(…) si les propriétaires parviennent à conclure un contrat avec un nouveau gestionnaire fournissant des prestations d’hébergement répondant aux conditions fixées par le a du 4° de l’article 261 D du CGI, aucune régularisation de la TVA déduite « en amont » ne sera exigible.
Réponse le 4 juin 2013 du ministre de l’économie et des finances Pierre Moscovici à une question écrite de la députée écologiste Michèle Bonneton (Isère).
Celle-ci demande si le gouvernement est “prêt à publier une évaluation des dispositifs de défiscalisation immobilière afin d’en cerner le coût et les avantages pour l’économie française et s’il envisage pour défendre les investisseurs, d’encadrer les pratiques des promoteurs, banques et gestionnaires de parc intervenant dans les montages de défiscalisation”.
Le ministre rappelle le coup de rabot donné à la loi Demessine dans la loi de finances 2011 et l’obligation faite aux exploitants de communiquer sur les frais d’éviction. Il ajoute la réponse standard, à savoir que :
“(…) la jurisprudence de la Cour de cassation permet, dans certaines situations caractérisant un manquement par les professionnels concernés à leur obligation d’information et de conseil à l’égard des clients auxquels ils ont vendu un bien immobilier locatif afin de leur permettre de bénéficier d’un avantage fiscal, d’agir en responsabilité contre les personnes concernées en vue d’obtenir réparation du préjudice subi, notamment à raison de la perte de l’avantage fiscal.”
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——Auteur de l’article : Tatiana Kalouguine
Source : http://www.enqueteouverte.info/residencesdetourisme/2013/05/31/deputes-et-senateurs-en-appellent-au-gouvernement-la-reponse-de-la-ministre-sylvia-pinel/
Chaous- Messages : 298
Date d'inscription : 10/02/2013
LA FIN DE LA DEFISCALISATION?
“J’espère que l’on vit les dernières années du système de défiscalisation”
mars 3, 2014
Bernard Combes, maire de Tulle et proche conseiller de François Hollande, a accepté de répondre à nos questions sur les victimes des résidences de tourisme, le rôle des politiques, les lois de défiscalisation…
Vous avez reçu le 15 novembre dernier une délégation de propriétaires de résidences se disant victimes d’entreprises du tourisme. Qu’avez vous retenu de cette réunion?
Avant tout qu’ils sont confrontés à de réelles difficultés fiscales et économiques. Les entreprises de tourisme leur ont vendu des locaux dans le cadre de la défiscalisation qui n’ont pas rendu les services attendus. Les propriétaires se retrouvent dans une double difficulté : d’une part certains ne peuvent payer les crédits relatifs à ces achats car ils ne perçoivent plus de revenus locatifs, et d’autre part ils peuvent être poursuivis par les services fiscaux, qui ont eux aussi perdu des revenus. Je ne connaissais pas le problème au plan national, sauf le dossier corrézien de Tourisma Vert, par la presse et les particuliers.
A la suite de cette rencontre, vous avez envoyé deux courriers aux ministres du budget et du tourisme. Quels ont été leurs retours?
J’ai en effet effectué des interventions auprès des ministères concernés. Ils ont pris cette question au sérieux, mais les réponses ne sont pas faciles à trouver, c’est du cousu main. J’ai aussi fait une intervention à la direction du budget pour une prise en compte au plan technique, ainsi qu’une quinzaine d’interventions individuelles auprès du ministre du budget sur les contribuables concernés à chaque fois que j’ai été saisi.
En 2010, le Conseil Général de Corrèze participait aux côtés de l’Etat, de la Région Limousin et de la CDC à un partenariat public privé de 8,3 millions d’euros pour financer Tourisma Vert, qui gérait six hameaux de chalets. Cette société a fait faillite deux ans plus tard après avoir exploité son patrimoine de façon plus que douteuse. Sur quelle fondement a-t-on pu engager autant d’argent public dans cette entreprise?
Pour les collectivités locales, ces résidences légères de loisirs permettaient le développement des dits espaces, ils assuraient des flux économiques.
Le député Claude Dilain estime que le dispositif de défiscalisation immobilière Censi-Bouvard, prolongé de 4 ans fin 2012, coûte chaque année 180 millions d’euros à l’Etat. Ce dispositif est très contesté et une vingtaine de députés réclament son abrogation. Qu’en pensez-vous?
Je ne suis pas parlementaire mais j’espère que l’on vit les dernières années du système. Cette situation qui résulte d’une politique du gouvernement précédent n’a pas répondu aux attentes. Il faut l’abroger le plus rapidement possible en évitant cependant le “coup de bélier” afin de ne pas précipiter les entreprises vers la faillite. C’est ce que l’on appelle la mort en “coup de sifflet” : on place des effets de seuil dans les mesures afin d’éviter l’arrêt brutal de façon à prévenir les acteurs de la disparition progressive du dispositif.
La défiscalisation, quand elle n’est pas réelle, pose problème quand il n’y a pas de réponse économique en face. Le ministre du budget Bernard Cazeneuve nous a répondu assez longuement sur cette question. Pour lui, quand un processus ne répond pas à des critères et des objectifs précis, ont peut arriver des situations graves pour les particuliers comme celle que l’on connaît aujourd’hui.
François Hollande, dont vous êtes un proche conseiller, est-il sensibilisé à cette question?
Non, pas personnellement. Mais il connaît le sujet et a combattu la défiscalisation en son temps en votant contre en tant que député.
On commence à voir des gestionnaires de résidences seniors, étudiantes et même d’Ehpad en difficulté qui ne paient plus leurs loyers. Eux aussi profitent de la défiscalisation. Faut-il continuer à encourager ces sociétés avec l’argent public ?
Dans certains cas la défiscalisation peut être utile, notamment lorsque les acteurs publics sont en difficulté pour financer certains établissements d’utilité publique. Mais il faut prendre garde d’une part à développer un cadre sécurisant pour les investisseurs, et d’autre part à ce que l’Etat contrôle de façon stricte ces établissements à travers les autorités sanitaires. Il ne faudrait pas que l’on ne se retrouve avec un nouvel “effet Périssol” : on a construit dans toutes les régions y compris celles où le marché n’était pas tendu. Je dirais pour résumer que dans certaines conditions, le relais peut être pris par des acteurs privés, à condition qu’ils visent l’intérêt général et non leur simple enrichissement.
Bernard Combes est maire de Tulle, vice-président du conseil général de Corrèze et conseiller de François Hollande en charge de la relation avec les élus.
Propos recueillis par Tatiana Kalouguine
Source ; http://www.enqueteouverte.info/residencesdetourisme/2014/03/03/jespere-que-lon-vit-les-dernieres-annees-du-systeme-de-defiscalisation/
mars 3, 2014
Bernard Combes, maire de Tulle et proche conseiller de François Hollande, a accepté de répondre à nos questions sur les victimes des résidences de tourisme, le rôle des politiques, les lois de défiscalisation…
Vous avez reçu le 15 novembre dernier une délégation de propriétaires de résidences se disant victimes d’entreprises du tourisme. Qu’avez vous retenu de cette réunion?
Avant tout qu’ils sont confrontés à de réelles difficultés fiscales et économiques. Les entreprises de tourisme leur ont vendu des locaux dans le cadre de la défiscalisation qui n’ont pas rendu les services attendus. Les propriétaires se retrouvent dans une double difficulté : d’une part certains ne peuvent payer les crédits relatifs à ces achats car ils ne perçoivent plus de revenus locatifs, et d’autre part ils peuvent être poursuivis par les services fiscaux, qui ont eux aussi perdu des revenus. Je ne connaissais pas le problème au plan national, sauf le dossier corrézien de Tourisma Vert, par la presse et les particuliers.
A la suite de cette rencontre, vous avez envoyé deux courriers aux ministres du budget et du tourisme. Quels ont été leurs retours?
J’ai en effet effectué des interventions auprès des ministères concernés. Ils ont pris cette question au sérieux, mais les réponses ne sont pas faciles à trouver, c’est du cousu main. J’ai aussi fait une intervention à la direction du budget pour une prise en compte au plan technique, ainsi qu’une quinzaine d’interventions individuelles auprès du ministre du budget sur les contribuables concernés à chaque fois que j’ai été saisi.
En 2010, le Conseil Général de Corrèze participait aux côtés de l’Etat, de la Région Limousin et de la CDC à un partenariat public privé de 8,3 millions d’euros pour financer Tourisma Vert, qui gérait six hameaux de chalets. Cette société a fait faillite deux ans plus tard après avoir exploité son patrimoine de façon plus que douteuse. Sur quelle fondement a-t-on pu engager autant d’argent public dans cette entreprise?
Pour les collectivités locales, ces résidences légères de loisirs permettaient le développement des dits espaces, ils assuraient des flux économiques.
Le député Claude Dilain estime que le dispositif de défiscalisation immobilière Censi-Bouvard, prolongé de 4 ans fin 2012, coûte chaque année 180 millions d’euros à l’Etat. Ce dispositif est très contesté et une vingtaine de députés réclament son abrogation. Qu’en pensez-vous?
Je ne suis pas parlementaire mais j’espère que l’on vit les dernières années du système. Cette situation qui résulte d’une politique du gouvernement précédent n’a pas répondu aux attentes. Il faut l’abroger le plus rapidement possible en évitant cependant le “coup de bélier” afin de ne pas précipiter les entreprises vers la faillite. C’est ce que l’on appelle la mort en “coup de sifflet” : on place des effets de seuil dans les mesures afin d’éviter l’arrêt brutal de façon à prévenir les acteurs de la disparition progressive du dispositif.
La défiscalisation, quand elle n’est pas réelle, pose problème quand il n’y a pas de réponse économique en face. Le ministre du budget Bernard Cazeneuve nous a répondu assez longuement sur cette question. Pour lui, quand un processus ne répond pas à des critères et des objectifs précis, ont peut arriver des situations graves pour les particuliers comme celle que l’on connaît aujourd’hui.
François Hollande, dont vous êtes un proche conseiller, est-il sensibilisé à cette question?
Non, pas personnellement. Mais il connaît le sujet et a combattu la défiscalisation en son temps en votant contre en tant que député.
On commence à voir des gestionnaires de résidences seniors, étudiantes et même d’Ehpad en difficulté qui ne paient plus leurs loyers. Eux aussi profitent de la défiscalisation. Faut-il continuer à encourager ces sociétés avec l’argent public ?
Dans certains cas la défiscalisation peut être utile, notamment lorsque les acteurs publics sont en difficulté pour financer certains établissements d’utilité publique. Mais il faut prendre garde d’une part à développer un cadre sécurisant pour les investisseurs, et d’autre part à ce que l’Etat contrôle de façon stricte ces établissements à travers les autorités sanitaires. Il ne faudrait pas que l’on ne se retrouve avec un nouvel “effet Périssol” : on a construit dans toutes les régions y compris celles où le marché n’était pas tendu. Je dirais pour résumer que dans certaines conditions, le relais peut être pris par des acteurs privés, à condition qu’ils visent l’intérêt général et non leur simple enrichissement.
Bernard Combes est maire de Tulle, vice-président du conseil général de Corrèze et conseiller de François Hollande en charge de la relation avec les élus.
Propos recueillis par Tatiana Kalouguine
Source ; http://www.enqueteouverte.info/residencesdetourisme/2014/03/03/jespere-que-lon-vit-les-dernieres-annees-du-systeme-de-defiscalisation/
Chaous- Messages : 298
Date d'inscription : 10/02/2013
DES SANCTIONS A L'ETUDE
Des sanctions à l’étude contre promoteurs et gestionnaires
mai 27, 2014
Ca bouge du côté du gouvernement. Valérie Fourneyron, secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation, a évoqué le 6 mai la possibilité d’une révision du cadre de l’investissement dans les résidences de tourisme pour assurer une meilleure information des particuliers, ainsi que d’éventuelles sanctions envers les promoteurs ou gestionnaires indélicats [texte intégral en PDF].
En réponse à une question écrite du sénateur Georges Labazée (Pyrénées-Atlantiques) pointant les difficultés rencontrées par de nombreux particuliers ayant fait l’acquisition d’un appartement au sein d’une résidence de tourisme, Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique, a répondu en lieu et place de a répondu en lieu et place de Valérie Fourneyron, secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie Sociale et Solidaire.
Elle fait le constat que “la défiscalisation, destinée à l’origine à encourager l’implantation de ces résidences dans des territoires qui présentaient un fort potentiel touristique, a cependant également facilité un certain nombre de projets sans lien avec les réalités économiques du secteur.”
Des “travaux” ont donc été entrepris par le gouvernement fin 2013 pour “identifier les améliorations à apporter à ce dispositif, notamment pour sécuriser les investisseurs particuliers”:
Le gouvernement souhaite, dit-elle, que soit “réétudié le contexte du financement de l’investissement par emprunt, qui doit à tout le moins s’inscrire dans un cadre rendant plus visible pour le particulier les conséquences d’un défaut de loyer, trop souvent présenté comme garanti”.
Il étudie aussi la possibilité de “renforcer les sanctions envers les promoteurs et les gestionnaires qui ne respecteraient pas leurs obligations d’information à l’égard des particuliers”.
La secrétaire d’Etat rappelle enfin que le gouvernement a soutenu, dans le cadre de la loi ALUR, un amendement d’initiative parlementaire tendant à garantir aux copropriétaires la propriété des locaux dédiés aux services collectifs et à faciliter ainsi le changement de gestionnaire.
Source : http://www.enqueteouverte.info/residencesdetourisme/2014/05/27/renforcer-les-sanctions-envers-les-promoteurs-et-gestionnaires-qui-ne-respecteraient-pas-leurs-obligations-dinformation/
Question / réponse au Sénat lien : http://www.senat.fr/questions/base/2014/qSEQ14030729S.html
mai 27, 2014
Ca bouge du côté du gouvernement. Valérie Fourneyron, secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation, a évoqué le 6 mai la possibilité d’une révision du cadre de l’investissement dans les résidences de tourisme pour assurer une meilleure information des particuliers, ainsi que d’éventuelles sanctions envers les promoteurs ou gestionnaires indélicats [texte intégral en PDF].
En réponse à une question écrite du sénateur Georges Labazée (Pyrénées-Atlantiques) pointant les difficultés rencontrées par de nombreux particuliers ayant fait l’acquisition d’un appartement au sein d’une résidence de tourisme, Mme Axelle Lemaire, secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique, a répondu en lieu et place de a répondu en lieu et place de Valérie Fourneyron, secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie Sociale et Solidaire.
Elle fait le constat que “la défiscalisation, destinée à l’origine à encourager l’implantation de ces résidences dans des territoires qui présentaient un fort potentiel touristique, a cependant également facilité un certain nombre de projets sans lien avec les réalités économiques du secteur.”
Des “travaux” ont donc été entrepris par le gouvernement fin 2013 pour “identifier les améliorations à apporter à ce dispositif, notamment pour sécuriser les investisseurs particuliers”:
Le gouvernement souhaite, dit-elle, que soit “réétudié le contexte du financement de l’investissement par emprunt, qui doit à tout le moins s’inscrire dans un cadre rendant plus visible pour le particulier les conséquences d’un défaut de loyer, trop souvent présenté comme garanti”.
Il étudie aussi la possibilité de “renforcer les sanctions envers les promoteurs et les gestionnaires qui ne respecteraient pas leurs obligations d’information à l’égard des particuliers”.
La secrétaire d’Etat rappelle enfin que le gouvernement a soutenu, dans le cadre de la loi ALUR, un amendement d’initiative parlementaire tendant à garantir aux copropriétaires la propriété des locaux dédiés aux services collectifs et à faciliter ainsi le changement de gestionnaire.
Source : http://www.enqueteouverte.info/residencesdetourisme/2014/05/27/renforcer-les-sanctions-envers-les-promoteurs-et-gestionnaires-qui-ne-respecteraient-pas-leurs-obligations-dinformation/
Question / réponse au Sénat lien : http://www.senat.fr/questions/base/2014/qSEQ14030729S.html
Chaous- Messages : 298
Date d'inscription : 10/02/2013
ENQUETE OUVERTE RESIDENCES DE TOURISME
“Les rendements promis par les exploitants n’ont rien à voir avec la réalité économique des résidences”
février 2, 2014
Jérôme Bonnet et Franck Lebosse co-dirigent ARH Actisource, un prestataire de services pour les sociétés de résidences en autogestion.
Nous avons voulu savoir ce qu’ils pensent du marché des résidences de tourisme, de la crise que traversent les investisseurs et de l’efficacité de l’autogestion.
Des milliers d’investisseurs voient actuellement fondre leurs revenus locatifs, quand ils n’en sont pas simplement privés. On parle beaucoup de cette crise du tourisme qui affecterait le secteur des résidences. Qu’en pensez-vous?
Franck Lebosse : La crise du tourisme n’existe pas, les taux de remplissage n’ont pas bougé depuis 5 ans. Ce qui a changé c’est l’arrivée des tour opérateurs sur internet. Ce sont eux qui font le plus de mal au métier. Des intermédiaires qui prenaient 10% s’octroient aujourd’hui entre 25% et 30% de commissions, ce qui pose de graves problèmes de prix à l’arrivée.
Et quelle est selon vous la responsabilité des exploitants?
Jérôme Bonnet : Pour préserver leur rentabilité tout en versant ces niveaux de commission aux tour opérateurs, les exploitants augmentent leurs prix. Mais des “majors” comme Madame Vacances (Eurogroup) ou Lagrange, qui ne paient quasiment pas de loyers, peuvent à l’inverse se permettre de casser les prix. L’exploitant honnête ne peut pas se permettre de diviser les prix par deux. Il développe la vente directe. Mais pour exister il est difficile de se passer des sites web bien référencés des grands tour opérateurs.
Franck Lebosse : Les difficultés que nous connaissons ne sont donc pas le fruit d’une crise économique, mais d’une crise du système. Et nous somme plusieurs dans le métier à penser que cette bataille des prix peut en effet conduire à une effondrement de tout le système.
Vous qui êtes en contact avec de nombreux particuliers floués par ce système, pourquoi cherchent-ils absolument à conserver un exploitant ?
Jérôme Bonnet : C’est simple, faute de bail commercial, il vous faudra rembourser le crédit de TVA au prorata temporis sur 20 ans. Si vous avez économisé 40.000 euros de TVA, perdre son bail au bout de huit ans représente en moyenne 24.000 euros, soit 12 ans de TVA. Mais sur des résidences qui n’ont que trois ou quatre ans, la perte financière sera de 16 ou 17 ans de TVA ! Et si vous quittez votre exploitant de votre propre fait, même en fin de bail, vous devez lui payer une indemnité d’éviction… avant de vous rendre compte que vous avez payé votre appartement 20% à 30% plus cher que le marché et qu’il n’y a personne pour le racheter.
Franck Lebosse : Nous sommes en contact avec beaucoup de propriétaires du groupe Lagrange. Ils nous disent : “Résitel (une filiale de Lagrange qui a fait l’objet d’une procédure de sauvegarde judiciaire, NDLR) nous a fait une promesse, on va continuer avec eux et voir comment ça va se passer.” Certes ils ont toujours un bail signé, mais pas de loyers. A mon avis, le groupe Lagrange n’a aucune intention de relancer cette branche, mais on ne leur a jamais expliqué ce qui se passerait si le gestionnaire était défaillant. Alors ils s’accrochent.
Quel conseil donneriez-vous aux propriétaires?
Jérôme Bonnet : D’abord, il faudrait les dissuader de mettre tous en même temps leurs appartements à la vente, sinon la valeur de leurs biens va encore plus baisser. La solution la plus efficace est l’autogestion, qui permet de continuer à louer, mais dans un système différent.
Vous accompagnez actuellement huit SAS (société anonyme simplifiée) de propriétaires de résidences en autogestion. Comment se portent-elles?
Jérôme Bonnet : Le chiffre d’affaires cumulé des huit résidences est de 4 millions d’euros hors taxes. Leur résultat d’exploitation représente en moyenne la moitié du chiffre d’affaires. Toutes nos SAS ont des comptes positifs, ce qui ne veut pas dire quelles versent de gros loyers aux propriétaires! En effet, les loyers ne sont pas comptabilisés dans les charges, mais prélevés sur les bénéfices, ce qui est très différent.
Pouvez-vous assurer aux propriétaires des loyers équivalents à ce qu’ils étaient censé percevoir auparavant?
Jérôme Bonnet : En général, lorsque les propriétaires viennent à nous, leurs loyers ne leur sont plus payés depuis longtemps. La raison principale c’est que les rendements que l’on a promis au départ à ces gens n’avaient rien à voir avec la rentabilité économique réelle de leur résidence.
Cette dure réalité éclate lorsque les propriétaires reprennent l’exploitation de leur résidence. A l’arrivée, une fois toutes les charges déduites, les loyers proposés aux propriétaires sont environ 40% inférieurs à ceux promis par leur ancien exploitant.
Concrètement, quelle est la différence pour un investissement initial de 200.000 euros?
Franck Lebosse : Si vous avez acheté un appartement 200.000 euros en défiscalisation, c’est qu’en en général il en vaut réellement 160.000. On vous a annoncé 5% de rendement, soit 10.000 euros par an, ce qui est intenable. Lorsque nous reprenons la gestion avec la SAS, nous proposons en moyenne 4.800 à 5.000 euros de loyer, soit pour le même bien 2,5% à 3% de rentabilité par an. Sans compter le crédit de TVA et la défiscalisation, grâce auxquels un couple économise en moyenne 4.000 euros par an.
Donc l’autogestion ne fait pas de miracles…
Jérôme Bonnet : C’est pour cela que les discussions sont généralement longues avant que les propriétaires se décident à se lancer. C’est un cap psychologique à passer. Ils ont acheté en toute confiance un bien dont on leur a dit “Vous allez dormir sur vos deux oreilles”. Et lorsque l’exploitant se plante, c’est tout le contraire qui se profile: il faut monter une SAS avec tous les enquiquinements d’une entreprise.
Quels sont les problèmes récurrents que rencontrent les propriétaires?
Jérôme Bonnet : Bien souvent l’ancien exploitant conserve les lieux communs (hall d’accueil, piscine) juste pour compliquer la tâche de la SAS. C’est le cas dans cinq de nos projets en cours. Dans l’une de ces résidences, un huissier est venu pour constater que le gestionnaire empêche l’accès à la piscine aux locataires des appartements non gérés par lui. C’est totalement ubuesque!
Quels sont les critères pour qu’une SAS fonctionne ?
Jérôme Bonnet : L’autogestion marche dans 50% des cas lorsque les propriétaires ne sont pas adossés à un professionnels, et à 80% s’ils le sont.
Bien évidemment, si l’on a une résidence correctement entretenue, récente, bien placée, ce sera plus facile. D’ailleurs il nous est arrivé de refuser une résidence lorsque l’on se rend compte que ce sera trop compliqué. Nous ne voulons pas prendre de l’argent tout en sachant que le résultat ne sera pas au rendez-vous.
Ensuite, plusieurs éléments doivent être réunis pour que le projet fonctionne. Le premier c’est de s’assurer que l’on forme un groupe solide. La cohésion du groupe, c’est la recette de la réussite. Trop de SAS périclitent parce que les membres se divisent.
La seconde chose indispensable c’est un bon président de l’association, quelqu’un de professionnel et d’assez dirigiste, qui sache prendre les bonnes décisions sans avoir besoin de consulter tout le monde.
Une fois qu’est mis en place le bureau, chacun doit mettre la main à la pâte. Nous voyons trop de propriétaires qui viennent réclamer au bureau leurs loyers, comme s’il s’agissait de leur ancien exploitant. Mais attention à éviter le travail au noir des propriétaires. Il est tentant de donner de son temps pour changer une moquette ou repeindre une façade, mais que se passera-t-il en cas d’accident?
Après des dizaines de faillites d’exploitants, après Résitel et Soderev en sauvegarde judiciaire, Odalys qui paie ses loyers en retard, Pierre&Vacances qui renégocie les baux à la baisse, MMV qui menace de résilier, comment expliquez-vous qu’il y ait encore des gens pour investir dans ce type de produits ?
Franck Lebosse : La base de tout c’est la confiance. Ces produits sont commercialisés par les plus grandes entreprises d’intermédiation et par les réseaux bancaires. Surtout il ne faut pas oublier que ces produits défiscalisés sont encouragés par l’Etat –le même Etat qui par ailleurs encourage les sociétés du bâtiment alors même que celles-ci recrutent des salariés étrangers– et que les municipalités donnent les permis de construire. Comment imaginer que nos élus soient les premiers à encourager une telle arnaque?
************
Jérôme Bonnet a exercé plus de vingt ans dans des enseignes majeures, dont 10 ans au Club Med et 10 ans en tant que responsable des exploitations chez Pierre & Vacances.
Franck Lebosse a exercé 15 ans dans le tourisme chez Accor et Quiétude évasion, dont 10 comme responsable de structure.
ARH Actisource accompagne huit associations de propriétaires dans l’autogestion de leurs résidences. Son champ d’activité couvre l’exploitation commerciale, les ressources humaines, la comptabilité, la commercialisation. Les tour-oprateurs payent directement à la SAS, qui rémunère ensuite Actisource sous forme d’honoraires composés d’un fixe et d’un variable.
http://www.enqueteouverte.info/residencesdetourisme/2014/02/02/les-rendements-promis-par-les-exploitants-nont-rien-a-voir-avec-la-realite-economique-des-residences/
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Tatiana KalouguinePropos recueillis par Tatiana Kalouguine
février 2, 2014
Jérôme Bonnet et Franck Lebosse co-dirigent ARH Actisource, un prestataire de services pour les sociétés de résidences en autogestion.
Nous avons voulu savoir ce qu’ils pensent du marché des résidences de tourisme, de la crise que traversent les investisseurs et de l’efficacité de l’autogestion.
Des milliers d’investisseurs voient actuellement fondre leurs revenus locatifs, quand ils n’en sont pas simplement privés. On parle beaucoup de cette crise du tourisme qui affecterait le secteur des résidences. Qu’en pensez-vous?
Franck Lebosse : La crise du tourisme n’existe pas, les taux de remplissage n’ont pas bougé depuis 5 ans. Ce qui a changé c’est l’arrivée des tour opérateurs sur internet. Ce sont eux qui font le plus de mal au métier. Des intermédiaires qui prenaient 10% s’octroient aujourd’hui entre 25% et 30% de commissions, ce qui pose de graves problèmes de prix à l’arrivée.
Et quelle est selon vous la responsabilité des exploitants?
Jérôme Bonnet : Pour préserver leur rentabilité tout en versant ces niveaux de commission aux tour opérateurs, les exploitants augmentent leurs prix. Mais des “majors” comme Madame Vacances (Eurogroup) ou Lagrange, qui ne paient quasiment pas de loyers, peuvent à l’inverse se permettre de casser les prix. L’exploitant honnête ne peut pas se permettre de diviser les prix par deux. Il développe la vente directe. Mais pour exister il est difficile de se passer des sites web bien référencés des grands tour opérateurs.
Franck Lebosse : Les difficultés que nous connaissons ne sont donc pas le fruit d’une crise économique, mais d’une crise du système. Et nous somme plusieurs dans le métier à penser que cette bataille des prix peut en effet conduire à une effondrement de tout le système.
Vous qui êtes en contact avec de nombreux particuliers floués par ce système, pourquoi cherchent-ils absolument à conserver un exploitant ?
Jérôme Bonnet : C’est simple, faute de bail commercial, il vous faudra rembourser le crédit de TVA au prorata temporis sur 20 ans. Si vous avez économisé 40.000 euros de TVA, perdre son bail au bout de huit ans représente en moyenne 24.000 euros, soit 12 ans de TVA. Mais sur des résidences qui n’ont que trois ou quatre ans, la perte financière sera de 16 ou 17 ans de TVA ! Et si vous quittez votre exploitant de votre propre fait, même en fin de bail, vous devez lui payer une indemnité d’éviction… avant de vous rendre compte que vous avez payé votre appartement 20% à 30% plus cher que le marché et qu’il n’y a personne pour le racheter.
Franck Lebosse : Nous sommes en contact avec beaucoup de propriétaires du groupe Lagrange. Ils nous disent : “Résitel (une filiale de Lagrange qui a fait l’objet d’une procédure de sauvegarde judiciaire, NDLR) nous a fait une promesse, on va continuer avec eux et voir comment ça va se passer.” Certes ils ont toujours un bail signé, mais pas de loyers. A mon avis, le groupe Lagrange n’a aucune intention de relancer cette branche, mais on ne leur a jamais expliqué ce qui se passerait si le gestionnaire était défaillant. Alors ils s’accrochent.
Quel conseil donneriez-vous aux propriétaires?
Jérôme Bonnet : D’abord, il faudrait les dissuader de mettre tous en même temps leurs appartements à la vente, sinon la valeur de leurs biens va encore plus baisser. La solution la plus efficace est l’autogestion, qui permet de continuer à louer, mais dans un système différent.
Vous accompagnez actuellement huit SAS (société anonyme simplifiée) de propriétaires de résidences en autogestion. Comment se portent-elles?
Jérôme Bonnet : Le chiffre d’affaires cumulé des huit résidences est de 4 millions d’euros hors taxes. Leur résultat d’exploitation représente en moyenne la moitié du chiffre d’affaires. Toutes nos SAS ont des comptes positifs, ce qui ne veut pas dire quelles versent de gros loyers aux propriétaires! En effet, les loyers ne sont pas comptabilisés dans les charges, mais prélevés sur les bénéfices, ce qui est très différent.
Pouvez-vous assurer aux propriétaires des loyers équivalents à ce qu’ils étaient censé percevoir auparavant?
Jérôme Bonnet : En général, lorsque les propriétaires viennent à nous, leurs loyers ne leur sont plus payés depuis longtemps. La raison principale c’est que les rendements que l’on a promis au départ à ces gens n’avaient rien à voir avec la rentabilité économique réelle de leur résidence.
Cette dure réalité éclate lorsque les propriétaires reprennent l’exploitation de leur résidence. A l’arrivée, une fois toutes les charges déduites, les loyers proposés aux propriétaires sont environ 40% inférieurs à ceux promis par leur ancien exploitant.
Concrètement, quelle est la différence pour un investissement initial de 200.000 euros?
Franck Lebosse : Si vous avez acheté un appartement 200.000 euros en défiscalisation, c’est qu’en en général il en vaut réellement 160.000. On vous a annoncé 5% de rendement, soit 10.000 euros par an, ce qui est intenable. Lorsque nous reprenons la gestion avec la SAS, nous proposons en moyenne 4.800 à 5.000 euros de loyer, soit pour le même bien 2,5% à 3% de rentabilité par an. Sans compter le crédit de TVA et la défiscalisation, grâce auxquels un couple économise en moyenne 4.000 euros par an.
Donc l’autogestion ne fait pas de miracles…
Jérôme Bonnet : C’est pour cela que les discussions sont généralement longues avant que les propriétaires se décident à se lancer. C’est un cap psychologique à passer. Ils ont acheté en toute confiance un bien dont on leur a dit “Vous allez dormir sur vos deux oreilles”. Et lorsque l’exploitant se plante, c’est tout le contraire qui se profile: il faut monter une SAS avec tous les enquiquinements d’une entreprise.
Quels sont les problèmes récurrents que rencontrent les propriétaires?
Jérôme Bonnet : Bien souvent l’ancien exploitant conserve les lieux communs (hall d’accueil, piscine) juste pour compliquer la tâche de la SAS. C’est le cas dans cinq de nos projets en cours. Dans l’une de ces résidences, un huissier est venu pour constater que le gestionnaire empêche l’accès à la piscine aux locataires des appartements non gérés par lui. C’est totalement ubuesque!
Quels sont les critères pour qu’une SAS fonctionne ?
Jérôme Bonnet : L’autogestion marche dans 50% des cas lorsque les propriétaires ne sont pas adossés à un professionnels, et à 80% s’ils le sont.
Bien évidemment, si l’on a une résidence correctement entretenue, récente, bien placée, ce sera plus facile. D’ailleurs il nous est arrivé de refuser une résidence lorsque l’on se rend compte que ce sera trop compliqué. Nous ne voulons pas prendre de l’argent tout en sachant que le résultat ne sera pas au rendez-vous.
Ensuite, plusieurs éléments doivent être réunis pour que le projet fonctionne. Le premier c’est de s’assurer que l’on forme un groupe solide. La cohésion du groupe, c’est la recette de la réussite. Trop de SAS périclitent parce que les membres se divisent.
La seconde chose indispensable c’est un bon président de l’association, quelqu’un de professionnel et d’assez dirigiste, qui sache prendre les bonnes décisions sans avoir besoin de consulter tout le monde.
Une fois qu’est mis en place le bureau, chacun doit mettre la main à la pâte. Nous voyons trop de propriétaires qui viennent réclamer au bureau leurs loyers, comme s’il s’agissait de leur ancien exploitant. Mais attention à éviter le travail au noir des propriétaires. Il est tentant de donner de son temps pour changer une moquette ou repeindre une façade, mais que se passera-t-il en cas d’accident?
Après des dizaines de faillites d’exploitants, après Résitel et Soderev en sauvegarde judiciaire, Odalys qui paie ses loyers en retard, Pierre&Vacances qui renégocie les baux à la baisse, MMV qui menace de résilier, comment expliquez-vous qu’il y ait encore des gens pour investir dans ce type de produits ?
Franck Lebosse : La base de tout c’est la confiance. Ces produits sont commercialisés par les plus grandes entreprises d’intermédiation et par les réseaux bancaires. Surtout il ne faut pas oublier que ces produits défiscalisés sont encouragés par l’Etat –le même Etat qui par ailleurs encourage les sociétés du bâtiment alors même que celles-ci recrutent des salariés étrangers– et que les municipalités donnent les permis de construire. Comment imaginer que nos élus soient les premiers à encourager une telle arnaque?
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Jérôme Bonnet a exercé plus de vingt ans dans des enseignes majeures, dont 10 ans au Club Med et 10 ans en tant que responsable des exploitations chez Pierre & Vacances.
Franck Lebosse a exercé 15 ans dans le tourisme chez Accor et Quiétude évasion, dont 10 comme responsable de structure.
ARH Actisource accompagne huit associations de propriétaires dans l’autogestion de leurs résidences. Son champ d’activité couvre l’exploitation commerciale, les ressources humaines, la comptabilité, la commercialisation. Les tour-oprateurs payent directement à la SAS, qui rémunère ensuite Actisource sous forme d’honoraires composés d’un fixe et d’un variable.
http://www.enqueteouverte.info/residencesdetourisme/2014/02/02/les-rendements-promis-par-les-exploitants-nont-rien-a-voir-avec-la-realite-economique-des-residences/
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Tatiana KalouguinePropos recueillis par Tatiana Kalouguine
Dernière édition par Chaous le Mer 18 Juin 2014 - 9:06, édité 1 fois
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