PéVCP - Concurrence pauvre france
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PéVCP - Concurrence pauvre france
Info. Center Parcs choisit les cabanes roumaines contre la fabrication française.
Bretagne
JDE Edition
Ille-et-Vilaine. Eclosion (La Cabane en l'air) en liquidation
ajouté le 22 mai 2014 à 18h10
EXCLUSIF. A Epiniac (35), entre Rennes et Saint-Malo, le Domaine des Ormes arrête La Cabane en l’air, son concept de construction d’hébergements dans les arbres. Sa filiale Eclosion est liquidée, pas la marque. Son créateur Arnaud de la Chesnais n’a pas pu résister à la concurrence de l’Europe de l’Est…
Il n’a pas pu se raccrocher aux branches. Le cœur serré, Arnaud de la Chesnais a dû se résoudre à la « liquidation directe », « sans aucune échappatoire ». Sa société Eclosion, qui portait le concept de La Cabane en l’air depuis 2008 (construction et exploitation), a été liquidée le 29 avril dernier. « Nous avons été obligés de nous mettre sous la protection de la loi », explique son concepteur, amer. Il a simplement demandé une poursuite d’activité de trois semaines pour trois chantiers à terminer, dans le centre de la Bretagne.
300.000 euros de pertes
Le déficit s’est accéléré en un an. De 30.000 euros en 2013, les pertes 2014 ont grimpé à 300.000 euros. Le chiffre d’affaires, lui, se situait entre 1,1 et 1,4 M€. « J’ai perdu beaucoup de temps et d’argent. On ne pouvait plus creuser un trou pareil et payer des indemnités !, se défend Arnaud de la Chesnais, lucide sur la situation inévitable. Nous avions de moins en moins de chantiers... » La cause ? Il l’a bien identifié du côté de l’Europe de l’Est, parlant de « concurrence féroce » : « Nous avons perdu, par exemple, un chantier de 20 cabanes sur pilotis à Carcassonne. Quand nous sommes à 30.000 euros pièce, les pays de l’Est sont à 19.000 euros. »
Un de ses concurrents, qui a réduit ses effectifs de moitié passant à 15 salariés, en a aussi fait les frais. Il vient de perdre 40 cabanes pour Center Parcs, face à des Roumains.
La marque perdurera avec un opérateur internet
Sa marque Cabane en l’air, elle, subsistera. Elle jouit d’une forte notoriété. « Nous avons réalisé 250 cabanes et laissons de belles réalisations. Nous arrêtons mais nous poursuivrons l’exploitation du réseau, avec nos 35 partenaires », confie Arnaud de la Chesnais, actuellement « en discussion avec un opérateur internet » pour ce projet de sauvetage du réseau de réservations.
Lui-même est encore surpris par cet « arrêt aussi brutal ». Mais il a voulu « faire les choses proprement » : « Nous avons fermé en réglant notamment nos fournisseurs. »
13 emplois supprimés
Les 13 salariés (10 en CDI), eux, ont leur entretien individuel de licenciement ce lundi 28 mai. L’un d’eux aurait déjà une perspective de reclassement dans une menuiserie locale. Aucun n’intégrera le Domaine des Ormes (85 CDI, CA : 10 M€), la société mère d’Eclosion, qui en était actionnaire à 52 %. Arnaud de la Chesnais envisage simplement de « louer leurs services » pour l’entretien des 35 cabanes (125 lits) du domaine hôtelier familial à Epiniac.
« Une double peine pour la France »
Arnaud de la Chesnais ne cache pas son agacement face à une concurrence déloyale intra-européenne. Le dirigeant breton argumente, chiffres à l’appui : « Si La Cabane en l’air avait été allemande, elle aurait été allégée de 35.000 euros chaque année à salaire égal perçu par chaque salarié. » Pour le Domaine des Ormes, même calcul : « L’allègement des charges représenterait 500.000 euros si l’équipe était allemande ; plus de 700.000euros si anglaise. » A son goût, les charges pèsent trop sur les entreprises françaises, mais il ne regrette rien. « Je n’ai pas fait de faute de gestion. J’ai tout fait à la française : une centrale de réservation, des ouvriers... La sanction est là, sans appel ! Les artisans français sont sous l’eau », ajoute-t-il.
Sa vision du business mondialisé est sans appel non plus : « Tout ce qui n’est pas ultra-technologique est menacé en France. Les pays de l’Est ont mis la main sur notre filière bois. » Pour son marché spécifique de construction d’hébergements dans les arbres, Arnaud de la Chesnais ne se fait plus guère d’illusion : « L’avenir est clairement dessiné. Notre modèle est basé sur la main-d’œuvre. Nos concurrents de l’Est arrive avec leur propre main-d’œuvre et leur matière première, le bois. C’est une double peine pour l’économie française. »
Source : http://www.lejournaldesentreprises.com/regionale/Bretagne/ille-et-vilaine-eclosion-la-cabane-en-l-air-en-liquidation-22-05-2014-224958.php
Bretagne
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Ille-et-Vilaine. Eclosion (La Cabane en l'air) en liquidation
ajouté le 22 mai 2014 à 18h10
EXCLUSIF. A Epiniac (35), entre Rennes et Saint-Malo, le Domaine des Ormes arrête La Cabane en l’air, son concept de construction d’hébergements dans les arbres. Sa filiale Eclosion est liquidée, pas la marque. Son créateur Arnaud de la Chesnais n’a pas pu résister à la concurrence de l’Europe de l’Est…
Il n’a pas pu se raccrocher aux branches. Le cœur serré, Arnaud de la Chesnais a dû se résoudre à la « liquidation directe », « sans aucune échappatoire ». Sa société Eclosion, qui portait le concept de La Cabane en l’air depuis 2008 (construction et exploitation), a été liquidée le 29 avril dernier. « Nous avons été obligés de nous mettre sous la protection de la loi », explique son concepteur, amer. Il a simplement demandé une poursuite d’activité de trois semaines pour trois chantiers à terminer, dans le centre de la Bretagne.
300.000 euros de pertes
Le déficit s’est accéléré en un an. De 30.000 euros en 2013, les pertes 2014 ont grimpé à 300.000 euros. Le chiffre d’affaires, lui, se situait entre 1,1 et 1,4 M€. « J’ai perdu beaucoup de temps et d’argent. On ne pouvait plus creuser un trou pareil et payer des indemnités !, se défend Arnaud de la Chesnais, lucide sur la situation inévitable. Nous avions de moins en moins de chantiers... » La cause ? Il l’a bien identifié du côté de l’Europe de l’Est, parlant de « concurrence féroce » : « Nous avons perdu, par exemple, un chantier de 20 cabanes sur pilotis à Carcassonne. Quand nous sommes à 30.000 euros pièce, les pays de l’Est sont à 19.000 euros. »
Un de ses concurrents, qui a réduit ses effectifs de moitié passant à 15 salariés, en a aussi fait les frais. Il vient de perdre 40 cabanes pour Center Parcs, face à des Roumains.
La marque perdurera avec un opérateur internet
Sa marque Cabane en l’air, elle, subsistera. Elle jouit d’une forte notoriété. « Nous avons réalisé 250 cabanes et laissons de belles réalisations. Nous arrêtons mais nous poursuivrons l’exploitation du réseau, avec nos 35 partenaires », confie Arnaud de la Chesnais, actuellement « en discussion avec un opérateur internet » pour ce projet de sauvetage du réseau de réservations.
Lui-même est encore surpris par cet « arrêt aussi brutal ». Mais il a voulu « faire les choses proprement » : « Nous avons fermé en réglant notamment nos fournisseurs. »
13 emplois supprimés
Les 13 salariés (10 en CDI), eux, ont leur entretien individuel de licenciement ce lundi 28 mai. L’un d’eux aurait déjà une perspective de reclassement dans une menuiserie locale. Aucun n’intégrera le Domaine des Ormes (85 CDI, CA : 10 M€), la société mère d’Eclosion, qui en était actionnaire à 52 %. Arnaud de la Chesnais envisage simplement de « louer leurs services » pour l’entretien des 35 cabanes (125 lits) du domaine hôtelier familial à Epiniac.
« Une double peine pour la France »
Arnaud de la Chesnais ne cache pas son agacement face à une concurrence déloyale intra-européenne. Le dirigeant breton argumente, chiffres à l’appui : « Si La Cabane en l’air avait été allemande, elle aurait été allégée de 35.000 euros chaque année à salaire égal perçu par chaque salarié. » Pour le Domaine des Ormes, même calcul : « L’allègement des charges représenterait 500.000 euros si l’équipe était allemande ; plus de 700.000euros si anglaise. » A son goût, les charges pèsent trop sur les entreprises françaises, mais il ne regrette rien. « Je n’ai pas fait de faute de gestion. J’ai tout fait à la française : une centrale de réservation, des ouvriers... La sanction est là, sans appel ! Les artisans français sont sous l’eau », ajoute-t-il.
Sa vision du business mondialisé est sans appel non plus : « Tout ce qui n’est pas ultra-technologique est menacé en France. Les pays de l’Est ont mis la main sur notre filière bois. » Pour son marché spécifique de construction d’hébergements dans les arbres, Arnaud de la Chesnais ne se fait plus guère d’illusion : « L’avenir est clairement dessiné. Notre modèle est basé sur la main-d’œuvre. Nos concurrents de l’Est arrive avec leur propre main-d’œuvre et leur matière première, le bois. C’est une double peine pour l’économie française. »
Source : http://www.lejournaldesentreprises.com/regionale/Bretagne/ille-et-vilaine-eclosion-la-cabane-en-l-air-en-liquidation-22-05-2014-224958.php
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